Les entreprises sont encore largement minoritaires dans les dons à destination des associations LGBTQI +. La très grande majorité des dons proviennent de personnes à titre privé. En ce mois des fiertés, têtu·connect a sélectionné six associations qui, au quotidien, s’engagent en faveur de l’inclusion des personnes LGBTQI + et de la lutte contre les LGBTQIphobies.
Par Chloé Consigny
SOS Homophobie, à l’écoute des victimes
En 1997, soit trois années après l’ouverture de sa ligne d’écoute des victimes de l’homophobie, l’association devient observatoire de ces discriminations en France. Grâce aux témoignages recueillis, elle publie chaque année son rapport sur les LGBTIphobies. La 26ème édition livrée en mai 2022 fait état d’une situation inquiétante. Sur les 1 515 témoignages reçus, 12 % concernent une agression physique, soit 144 cas d’agressions, soit une agression tous les trois jours. Par ailleurs, une victime sur dix de LGBTIphobies au travail a été licenciée à cause de son orientation sexuelle ou de son identité de genre. L’association totalise 600 bénévoles qui œuvrent à l’écoute des victimes au sein de 17 délégations territoriales. Au-delà de l’écoute aux victimes, l’association leur apporte une aide juridique. Elle mène également des opérations de sensibilisation notamment en milieu scolaire et lutte contre les discriminations et les violences LGBTIphobes en ligne.
Fondation le Refuge : briser l’isolement chez les jeunes LGBTQI+
En 2022 encore, trop de jeunes LGBTQI+ vivent le drame du rejet familial en raison de leur orientation sexuelle et/ou de leur identité de genre. Ainsi, selon le baromètre Santé Publique France, près de 20 % des personnes transgenres déclarent avoir fait une tentative de suicide suite à des actes transphobes. C’est afin de venir en aide à toutes celles et tous ceux qui sont rejeté·e·s par leurs familles qu’est née la Fondation Le Refuge. Depuis 2003, l’association a ainsi hébergé et accompagné plus de 10 000 jeunes. Elle dispose de 22 dispositifs d’accueil en France et de 200 places d’hébergement. Les dons permettent de soutenir le développement de la structure, d’améliorer les dispositifs d’accueil et de secourir les jeunes rejeté·e·s par leurs familles (soutien psychologique, aide alimentaire, accompagnement social, hébergement).
AIDES, l’historique : « dès que l’on baisse les bras, l’épidémie revient »
On ne présente plus AIDES. Créée en 1984, l’association qui lutte contre le VIH et les hépatites virales a été reconnue d’utilité publique en 1990. Depuis ses débuts, l’association n’a de cesse d’œuvrer en faveur de l’accompagnement des personnes atteintes du virus. Au quotidien, elle s’engage au travers de permanents et de bénévoles pour l’accueil des populations à risque et dénombre 70 sites en France métropolitaine et en outre-mer. AIDES s’est également doté de quatre Spor, centres de santé sexuelle, à Nice, Montpellier, Marseille et Paris. Au sein de ces centres sont accueillis toutes celles et ceux qui ne reçoivent pas toujours un bon accueil au sein des structures médicales classiques. Si depuis les années 1980, l’épidémie recule, « dès que l’on baisse les bras, c’est l’épidémie qui revient », prévenait récemment Aurélien Beaucamp, Vice-président d’AIDES à têtu·connect. Dans ce contexte, AIDES poursuit ses missions d’information et de sensibilisation au travers d’événements, à l’instar de #fetelamour. Pour l’heure, les dons proviennent en grande majorité de personnes à titre privé tandis que seuls 5% des financements proviennent des entreprises.
ACCEPTESS-T, des actions concrètes à destination des personnes trans
Actions Concrètes Conciliants : Éducation, Prévention, Travail, Équité, Santé et Sport pour les Transgenres, de son nom complet, l’association a été créée en 2010. Reconnue d’utilité publique, elle a pour objet de lutter contre toutes les formes de discrimination et d’exclusion de toute nature liées à l’identité et à l’expression du genre, à l’encontre des personnes transgenres ou se revendiquant comme telle. Pour ce faire, ACCEPTESS-T accueille, écoute, dispense des soutiens psychologiques et réalise des opérations d’information, de prévention et de dépistage. L’association se distingue par son engagement en faveur des activités sportives et culturelles permettant d’entretenir et d’améliorer la santé et l’estime de soi des personnes transgenres. L’association a notamment fondé le Paris TSG, groupe de sport qui, tout au long de l’année organise des événements en France et à l’étranger.
FSGL, fédération sportive LGBT+
Respect, partage, solidarité, entraide et dépassement de soi. Le sport est un levier d’inclusion. C’est à partir de ce constat qu’a été créée la FSGL, Fédération Sportive LGBTQI+ avec pour objet de développer et de coordonner la pratique des activités sportives et physiques dans un cadre ouvert et bienveillant des personnes LGBTQI+, sans exclure toute autre personne. La Fédération mène également des opérations de sensibilisation contre les discriminations dans le sport et promeut les activités physiques auprès des personnes LGBTQI, notamment comme moyens d’acceptation de soi, d’inclusion sociale et facteur d’amélioration de l’état de santé. La Fédération rassemble aujourd’hui près de 60 associations sportives réparties sur l’ensemble de l’Hexagone ainsi que 6000 sportives et sportifs. En dehors des associations communautaires, les environnements sportifs sont très peu inclusifs et laissent encore peu de place à l’expression de la visibilité des personnes LGBTQI+.
Le MAG Jeunes LGBT+ : écoute et sensibilisation
Association fondée en 1985, le M.A.G (Mouvement Adolescence Gaie) Jeunes LGBT+ s’adresse tout particulièrement aux personnes LGBTQI+ agé·es de 15 à 30 ans. Si les premiers espaces d’accueil de l’association se trouvent en Ile de France, et notamment dans la ville de Paris, Le MAG Jeunes LGBT+ dispose également d’antennes à Lyon et à Clermont Ferrand. Dans ses différents centres, l’association accueille au quotidien des jeunes LGBT + ou en questionnement en leur offrant écoute et convivialité. L’association s’engage également en faveur de la sensibilisation et de la lutte contre les LGBTQI+ phobies et le sexisme. Pour ce faire, le MAG Jeunes LGBT+ multiplie les interventions en milieu scolaire auprès des collégien·nes et des lycéen·nes et dispense des formations à destination du corps éducatif. Au cours de l’année 2021, ce sont 20 000 jeunes qui ont ainsi été sensibilisé·es par une équipe d’une trentaine de bénévoles.