Interview avec Anne-Sophie Chauveau-Galas, Directrice des Ressources Humaines du groupe Société Générale.
Par Chloé Consigny
Vous venez de prendre vos fonctions de Directrice des Ressources Humaines du groupe Société Générale. Quel sera votre rôle sur les sujets Diversité & Inclusion ?
Nous sommes dotés d’une équipe D&I qui fait partie de la fonction ressources humaines. Néanmoins, je suis convaincue que les sujets Diversité et Inclusion doivent être l’affaire de tous. Il faut que tous les collaborateurs et managers s’emparent de ces sujets et les portent au quotidien. Les ressources humaines doivent principalement jouer un rôle de catalyseur.
Vous intégrez également le Comité exécutif de Société Générale, instance au sein de laquelle les rôles modèles sont inexistants. Comment l’expliquez-vous ?
Le Comex est un collectif qui rassemble sept femmes et six hommes de différentes nationalités et aux parcours variés. Ce sont des rôles modèles dans leurs métiers respectifs mais également en tant qu’équipe. Par ailleurs, il est important et nécessaire d’avoir des rôles modèles à tous les niveaux de l’organisation, afin que chaque salarié puisse s’identifier.
Pourquoi « important et nécessaire » ?
Parce qu’une entreprise qui reflète la société est plus à même de proposer des produits et des services qui répondent aux attentes de ses clients. Avoir une équipe de clones est confortable : cela permet d’aller plus vite. Néanmoins, la diversité permet la créativité et la performance. Ensuite, parce que nous sommes aujourd’hui confrontés à une guerre des talents. Les jeunes questionnent les organisations qu’ils s’apprêtent à rejoindre. Il est donc essentiel que les managers soient capables de répondre à toutes leurs questions. C’est vrai sur les questions LGBTQI +, mais c’est vrai sur d’autres sujets, tels que le handicap ou le climat.
De quelle façon allez-vous travailler avec le réseau de collaborateurs internes Pride & Allies ?
Dès ma prise de fonction, j’ai souhaité rencontrer chaque ERG (Employee Resource Group). J’ai échangé avec le réseau Pride and Allies et j’ai reçu un très bon accueil. Pour créer un environnement de travail inclusif, il ne faut pas se concentrer sur un thème en particulier, mais réfléchir en termes d’expérience salarié et aux moments clés durant une carrière (recrutement, intégration, mobilité…). Chaque ERG a donc sa place. Pride & Allies joue un rôle essentiel en matière de sensibilisation et d’information et je vais poursuivre un dialogue régulier avec eux.
Vous étiez auparavant directrice des ressources humaines d’Alstom. Sentez-vous des différences en termes d’inclusion entre l’industrie et le secteur bancaire ?
Oui. Par exemple, sur la parité. Nous avions 25 % de profils féminins ingénieurs et cadres dans le secteur industriel, tandis que la banque est aujourd’hui à parité. En nommant son comité exécutif, Slawomir Krupa (actuel DG du Groupe, NDLR) a choisi de nommer sept femmes et six hommes. C’est un message fort à l’endroit de nos collaborateurs, mais aussi de nos clients.