Loin d’être accessoires, les questions de diversité et inclusion sont aujourd’hui au cœur des problématiques des entreprises. Face à une pénurie de talents, les organisations peinent à attirer et fidéliser des collaborateurs et collaboratrices. Une nouvelle génération monte, et au sein de cette génération de jeunes de plus en plus tolérants et inclusifs se trouvent nos futurs leaders, nos futurs consommateurs – et bien sûr, l’avenir des entreprises elles-mêmes.
Par Hamid Hassani, Directeur Général têtu•, Albin Serviant, Président I/O Média, Germain Terreaux, Partner Oliver Wyman et Héloïse Dheilly, Principal Oliver Wyman
C’est dans ce contexte que le cabinet de conseil Oliver Wyman et le média LGBTQI+ de référence têtu• ont souhaité prendre la mesure de l’engagement des dirigeants et dirigeantes de grandes entreprises françaises sur les sujets LGBTQI+.
Ensemble, nous avons sollicité 150 dirigeants et dirigeantes d’entreprises afin que, le temps d’une discussion, ils et elles nous livrent la mesure de leurs engagements.
24 dirigeants et dirigeantes ont répondu à l’appel – dont 30 % des dirigeant·e·s du CAC40. Un chiffre qui peut sembler faible au premier abord, notamment au regard des entreprises anglo-saxonnes qui se sont très tôt emparées de ces sujets.
Ce chiffre atteste néanmoins d’une réelle progression. En France, les questions de genre et d’orientation affective sont souvent l’objet d’inconforts de la part des dirigeants et des dirigeantes.
Il y a donc 24 personnes qui – au plus haut niveau des entreprises françaises – ont à cœur de s’emparer de la question de l’inclusion des personnes LGBTQI+. Ce qui en soi constitue une réelle amélioration. Nul doute qu’il y a dix années de cela, peu d’entreprises auraient souhaité prendre part à la discussion.
De ces échanges fournis, nous retenons plusieurs éléments clés.
Pour la grande majorité de ces dirigeants et dirigeantes d’entreprise, l’engagement est né d’une expérience personnelle. C’est donc la méconnaissance et le manque d’information, la peur de mal faire ou de mal nommer qui peut empêcher le top management de s’emparer de ces sujets.
Autre constat majeur : toutes celles et ceux qui, en interne, ont mis en place des actions en faveur de l’inclusion des personnes LGBTQI+ (session de formation, de sensibilisation, création d’Employee Resource Groups (ERG) …) ont pu en observer les effets positifs.
Ces derniers sont de plusieurs ordres et sont directs. D’une part, la prise en compte de diversités au sein de l’entreprise est un message fort envoyé à l’interne comme à l’externe. Une stratégie inclusive, portée au plus haut niveau de l’entreprise, permet d’attirer et de fidéliser des talents.
D’autre part, les personnes qui s’engagent dans des actions en faveur de l’inclusion des personnes LGBTQI+ et promeuvent la diversité au sein de leurs équipes sont convaincues de l’effet positif sur leur organisation
Enfin, la prise en compte de la diversité au sein de l’entreprise a un impact sur le leadership. Les dirigeants et dirigeantes constatent qu’au quotidien, la diversité des talents qui les entourent les challengent et nourrissent leur réflexion. Ils confirment que cette attention particulière à la diversité des talents qui constituent leurs équipes leur permet de travailler leur empathie et d’être plus attentifs à leur façon de communiquer.
Si la route est encore longue, les progrès sont tangibles. Les résultats de cette première enquête nous apportent une réelle satisfaction. Nous espérons réitérer l’expérience avec encore plus de répondantes et répondants, parce qu’en matière d’inclusion et de diversité, les progrès se mesurent sur le temps long. Le temps de l’engagement sincère des dirigeants et des dirigeantes d’entreprise en faveur de l’inclusion des personnes LGBTQI+ en entreprise est venu.
Oliver Wyman et têtu• s’en réjouissent et se placent à leurs côtés. Ensemble, nous pouvons faire avancer l’inclusion.
Liste des dirigeants ayant répondus à l’enquête :
Sophie Bellon (Présidente du conseil d’administration et Directrice Générale, Sodexo), Jean-Laurent Bonnafé (Directeur Général, BNP Paribas), Patrice Caine (Directeur Général, Thalès), Benoît Coquart (Directeur Général, Legrand), Guillaume Debrosse (Directeur Général, Bonduelle), Boris Derichebourg (Président, Derichebourg), Bertrand Dumazy (Directeur Général, Edenred), Christophe Fanichet (Directeur Général, SNCF Voyageurs), Benjamin Frémaux (Président Directeur Général, Idex), Catherine Guillouard (Présidente Directrice Générale, RATP)*, Christel Heydemann (Directrice Général, Orange), Nicolas Hieronimus (Directeur Général, L’Oréal), Patrick Koller (Directeur Général, Faurecia), Frédérique Le Grevès (Présidente, STMicroelectronics France), Denis Le Vot (Vice Président, Renault), Catherine MacGregor (Directrice Générale, ENGIE), Enrique Martinez (Directeur Général, FNAC Darty), Frédéric Oudéa (Directeur Général, Société Générale), Caroline Parot (Directrice Générale, Europcar)*, Patrick Pouyané (Directeur Général, Total), Anne Rigail (Directrice Générale, Air France), Xavier Tardy (Directeur Financier, Airbus Defence and Space), Jean-Marie Tritant (Directeur Général, Unibail-Rodamco-Westfield), Alexandre Viros (Président France, The Adecco Group)
Consulter l’intégralité de l’étude sur oliverwyman.fr et tetuconnect.com.